Friday, 9 December 2011

Moi, je cause correct la France...

 

La phrase de titre est bien sur une abomination grammaticale et syntaxique, néanmoins tout le monde à compris ce que je voulais dire.

C'est un des très graves défauts de la langue française, même mal parlée on peut la comprendre. L'idée d'une phrase arrive toujours à ressortir, même à partir d'une construction fautive.

Aujourd'hui je vais vous parler d'une des multiples figures de rhétorique de la langue française, la métonymie.

La métonymie consiste à remplacer un mot par autre, mot qui entretient avec le premier un rapport logique. C'est un procédé de symbolisation qui permet un raccourci d'expression.

Chaque fois que j'arrive à la Rose Rouge je me place au milieu de la salle et je lance sur le chat général :

" Bonjour les roses."

C'est une métonymie.

Je remplace les noms ou attributs de tous les hôtes présents à ce moment-là par un mot général qui à un rapport logique avec le nom de l'établissement dans lequel je viens d'entrer. Un peu de la même manière qu'on parlerait "des cuivres" pour désigner tous les instruments à vent d'un orchestre.

Dans le cas qui nous intéresse cette métonymie est également une personnification puisque le mot de remplacement est un nom substantif désignant une fleur universellement connue, fleur ayant des qualités propres, beauté, douceur... Quailités que l'ont suppose être partagés par l'ensemble des gens présent.

En général c'est là qu'il y un intervenant, masculin toujours, qui demande pourquoi les femmes sont saluées et pas les hommes. La justification de la question étant que le mot "rose" est de genre féminin et serait donc supposé ne pouvoir s'appliquer qu'à des femmes.

Cette question provoque chez moi toujours les mêmes réflexions.

- La grammaire française n'est plus enseignée dans les écoles de la république

- Le féminisme de pacotille se répand partout.

La grammaire française n'est plus enseignée correctement.

En français il existe des noms substantifs et des noms adjectifs. Les noms substantifs ont un genre qui leur est propre et ne change jamais, les noms adjectifs s'accordent en genre et en nombre avec le nom substantif auquel ils se rapportent.

En français les noms substantifs sont de trois "genres", les noms masculins, les noms féminins et les épicénes. L'épicéne est un nom appartenant à la catégorie des animés, qui a un double genre (masculin et féminin) et dont la forme ne varie pas avec le genre de la personne à laquelle il se rapporte, par exemple : un filou, un forçat, un fossoyeur, un géomètre, un goinfre, un gourmet, un grand couturier, un imposteur, un imprimeur, une sage-femme, etc.

Lorsque l'on parle des roses pour désigner l'ensemble des hôtes de la Rose Rouge on transforme le nom substantif "rose" en nom collectif. L'accord se fait normalement avec le genre et le nombre du nom collectif. Lorsque le nom collectif est précédé d'un l’article défini ou d’un déterminant démonstratif ou possessif, c’est souvent ce déterminant qui règle l’accord.

Donc lorsqu'on s'adresse "aux roses" on s'adresse à l'ensemble des personnes présentes quel que soit leur genre. Il en serait de même si l'on s'adressait "aux imbéciles".

Le féminisme de pacotille se répand partout.

Définissons le féminisme comme une action cherchant à obtenir une stricte équité entre les hommes et les femmes.

Vous noterez que j'ai utilisé le mot équité et non pas le mot égalité.

Il n'y a pas d'égalité entre les hommes et les femmes, taille, poids, masse musculaire, éducation, centres d'intérêt, espérance de vie, cycles biologiques, etc. Parler d'égalité homme femme revient presque à parler d'égalité chiens chats.

Si la recherche de cette équité revient à utiliser des formes de langage qui justement insistent lourdement sur l'inégalité qui existe structurellement entre hommes et femmes c'est se tromper de combat et agir exactement à l'opposé du but recherché. Aucune femme ne désire de discrimination positive, les femmes veulent simplement une absence de discrimination.

La féminisation à outrance des mots de genre masculin vont exactement à l'opposé de la recherche de l'équité entre hommes et femmes. On en arrive même à des incohérences absolues. Au rythme où vont les choses il faudra bientôt parler de "la" ministère des Finances au prétexte que "le" ministre en exercice est une femme. A ce train là comment va-t-on parler de la sage-femme qui exerce à l'hôpital de Strasbourg et qui est... un homme.

Idho Yue

DG de la Rose Rouge.

No comments:

Post a Comment